Depuis la réforme du 1er février 2025, les règles ont évolué.
Les voitures de fonction coûtent désormais plus cher, en particulier lorsqu’elles ne sont pas électriques.
Cette évolution amène beaucoup de dirigeants à repenser leur organisation.
Faut-il conserver une voiture de société ou privilégier les indemnités kilométriques (IK) ?
Le sujet ne concerne pas seulement la fiscalité. C’est aussi une question d’équilibre entre le coût et la praticité. Cela concerne l’entreprise et le dirigeant.
1. La voiture de fonction : confort, image… mais fiscalité plus lourde
Avoir une voiture de fonction reste un atout de confort et de praticité.
Tout est géré par l’entreprise : assurance, entretien, carburant, gestion administrative.
Mais ce confort a un coût non négligeable, surtout depuis la réforme.
Comment ça fonctionne ?
Lorsque le véhicule est utilisé à titre personnel, cela crée un avantage en nature.
Celui-ci est intégré à votre rémunération imposable, et sert au calcul des charges sociales et de l’impôt sur le revenu.
Jusqu’à récemment, la règle était simple :
- 9 % du prix d’achat TTC pour un véhicule de moins de 5 ans,
- 6 % au-delà.
Depuis février 2025, la base de calcul a été majorée de 66 % pour les voitures thermiques et hybrides.
Seules les voitures électriques conservent un régime avantageux.
En pratique, cela signifie que votre revenu imposable augmente, vos cotisations aussi, et l’entreprise supporte davantage de charges patronales.
Exemple : pour une voiture à 35 000 €, l’avantage imposable augmente de 2 100 € à 3 500 €. Cela fait presque 1 000 € de plus en impôts et charges chaque année.
2. Les indemnités kilométriques (IK) : souplesse et fiscalité plus douce
Face à cette hausse, beaucoup de dirigeants choisissent une solution plus flexible. Ils utilisent leur véhicule personnel pour les trajets professionnels. Ensuite, ils se font rembourser selon le barème fiscal.
Le principe est simple : le montant remboursé dépend du nombre de kilomètres parcourus et de la puissance fiscale du véhicule.
Ces remboursements incluent le carburant, l’entretien et l’assurance. Ils ne sont pas soumis à l’impôt ni aux charges sociales. Cela est valable si vous suivez le barème officiel et gardez les justificatifs nécessaires.
Les atouts des IK sont les suivants :
- Pas d’impôt sur les sommes perçues.
- Déduction intégrale pour l’entreprise.
- Liberté de choisir son véhicule sans contrainte.
On peut expliquer ces avantages avec un exemple. Pour 10 000 km par an, avec une voiture de 5 CV, le remboursement est d’environ 5 600 €. Ce montant est entièrement net d’impôt et de charges.
Les points de vigilance
L’entretien et l’assurance du véhicule restent à votre charge, et il est nécessaire de documenter précisément vos trajets.
De plus, si vous parcourez peu de kilomètres, le gain fiscal est naturellement plus limité.
3. Comment choisir selon votre profil ?
Le choix entre voiture de société et indemnités kilométriques dépend avant tout de votre usage et de votre statut.
Si vous roulez beaucoup, les IK sont souvent plus intéressantes : elles ne génèrent pas de charges et s’adaptent à vos déplacements.
Si vous ne conduisez pas beaucoup, mais voulez une voiture de représentation, une voiture de fonction électrique peut être un bon choix. Elle offre des avantages fiscaux, du confort et une bonne image.
Selon votre statut :
- SAS / SASU (assimilé salarié) → la voiture de fonction augmente la base de cotisations. Les IK sont souvent plus favorables fiscalement.
- SARL / EURL (gérant majoritaire) → les IK se déduisent du bénéfice, sans charges, à condition de bien justifier chaque déplacement.
4. Cas concrets
Prenons un cas concret pour bien mesurer l’impact.
Cas 1 – Voiture de société thermique (valeur : 35 000 €)
Avant la réforme, l’avantage en nature représentait environ 2 100 € par an.
Depuis 2025, il s’élève à 3 500 €.
Cela revient à 1 400 € de revenu imposable en plus, soit environ 1 000 € de surcoût annuel entre impôt et cotisations.
À la longue, l’écart devient significatif, surtout pour les véhicules non électriques.
Cas 2 – Véhicule personnel avec indemnités kilométriques
Imaginons un dirigeant qui parcourt 10 000 km par an avec une voiture de 5 CV.
Selon le barème fiscal, il peut percevoir environ 5 600 € d’indemnités.
Ces remboursements sont nets d’impôt et de charges, à condition de justifier les trajets.
L’entreprise, de son côté, déduit la dépense sans incidence sur les cotisations.
En comparaison, utiliser les IK permet souvent d’économiser entre 1 000 et 1 500 € par an. Cela est par rapport à une voiture de société similaire.
Mais tout dépend de votre profil, de vos besoins réels et du type de véhicule utilisé.
5. En résumé
La réforme 2025 a profondément modifié les équilibres.
Les voitures à essence sont maintenant plus taxées. Les indemnités kilométriques restent une option simple et avantageuse pour la plupart des dirigeants.
Pour ceux qui tiennent à leur voiture de société, le choix de l’électrique reste aujourd’hui le plus judicieux.
Avant de trancher, prenez le temps d’analyser :
- le coût global pour l’entreprise,
- l’impact fiscal sur votre rémunération,
- vos besoins réels au quotidien.
Un échange rapide avec votre expert-comptable permet fréquemment d’y voir clair. Il vaut mieux ajuster à présent que découvrir une mauvaise surprise sur la prochaine fiche de paie.
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