Pour établir la rémunération du dirigeant plusieurs options sont possibles.
Ces options doivent prendre en compte les règles fiscales, sociales et juridiques. Selon la structure du groupe, la forme des sociétés (SARL, SAS, holding…), et les objectifs personnels du dirigeant, vous pouvez envisager : salaire, dividendes, société de management, ou rémunération via une holding.
Cet article vous aide à comprendre les principales options de rémunération du dirigeant dans un groupe de sociétés, leurs avantages, limites et impacts fiscaux, tout en soulignant l’importance d’un conseil sur-mesure.
Sommaire
- 1. Le salaire : stabilité mais cotisations élevées
- 2. Les dividendes : fiscalement plus avantageux, mais pas toujours accessibles
- 3. Créer une société de management ou une holding : centraliser pour mieux piloter
- 4. En résumé : tableau comparatif des options
- À retenir
1. Le salaire : stabilité mais cotisations élevées
Lorsque le dirigeant exerce une fonction officielle au sein d’une société – par exemple en tant que gérant de SARL ou président de SAS – il peut percevoir une rémunération au titre de son mandat social. Cette rémunération est assimilée à des revenus d’activité professionnelle sur le plan fiscal.
👉 Imposition : cette rémunération est soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie traitements et salaires, ce qui ouvre droit au barème progressif et à la déduction forfaitaire de 10 % (ou aux frais réels sur option).
Par ailleurs, cette rémunération est soumise à des cotisations sociales à verser aux différents organismes sociaux, dont le montant dépend directement du statut du dirigeant. Ainsi, les gérants majoritaires de SARL sont généralement considérés comme des Travailleurs Non Salariés (TNS). Ce statut se traduit par des charges sociales souvent plus faibles, mais une protection sociale moins complète, notamment en matière de retraite et de prévoyance.
À l’inverse, les présidents de SAS relèvent du régime des assimilés salariés. Ils sont donc soumis à des cotisations sociales plus élevées, mais bénéficient en contrepartie d’une couverture sociale plus étendue, incluant notamment la retraite, la prévoyance, et dans certains cas l’assurance chômage.
2. Les dividendes : fiscalement plus avantageux, mais pas toujours accessibles
Les dividendes représentent une part des bénéfices distribués aux associés lorsqu’une société réalise un excédent après impôt. Ils ne rémunèrent pas une activité, mais la détention de capital. Ce mode de rémunération peut être intéressant sur le plan fiscal, à condition d’en maîtriser les règles.
D’un point de vue fiscal, les dividendes sont soumis par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, qui comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Il est toutefois possible d’opter pour une imposition au barème progressif, avec un abattement de 40 %, selon la situation du contribuable.
Le traitement social des dividendes varie selon la forme de la société. Dans une SAS, les dividendes perçus par le président ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux : ils échappent totalement aux cotisations sociales, quel que soit le montant versé.
À l’inverse, dans une SARL, lorsque le gérant est majoritaire, les dividendes perçus au-delà de 10 % du capital social, des primes d’émission et des comptes courants sont soumis aux cotisations sociales TNS. Le taux global peut alors avoisiner 45 %, ce qui réduit fortement leur avantage.
Prenons un exemple : un président de SAS perçoit 40 000 € de dividendes. Il sera imposé à hauteur de 12 000 € via le PFU et percevra donc 28 000 € nets, sans charges sociales supplémentaires.
En revanche, un gérant majoritaire de SARL percevant la même somme pourrait voir près de 15 000 € supplémentaires ponctionnés en cotisations sociales, si le seuil des 10 % est dépassé.
Ce type de choix nécessite une analyse personnalisée, que seul un expert-comptable peut réaliser efficacement.
📎 D’autres informations sont consultables sur le site : Service-public.fr
3. Créer une société de management ou une holding : centraliser pour mieux piloter
Le dirigeant peut créer une société à son nom — souvent une SASU ou une EURL — afin de facturer des prestations de gestion, de conseil ou d’administration aux autres structures qu’il contrôle.
Cette entité devient une société de management (si elle facture directement ses services) ou une holding (si elle détient des parts et encaisse des dividendes de ses filiales).
Le dirigeant perçoit ensuite ses revenus via cette structure, sous forme de salaire ou de dividendes, en fonction du montage retenu.
Les avantages
Cette organisation permet de centraliser les flux financiers, simplifiant le suivi global et la gestion de trésorerie. Mais apporte également une souplesse dans la rémunération, avec la possibilité d’ajuster salaire, primes et dividendes selon les résultats et besoins.
Enfin, il est possible d’obtenir des optimisations fiscales via le régime mère-fille.
👉N’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet.
Les précautions à prendre
Mais pour que ce montage soit valide, les prestations facturées par la société doivent être réelles, justifiées et documentées (contrats, missions, livrables).
Sans activité réelle, l’administration fiscale peut considérer ce montage comme artificiel, entraînant une requalification pour abus de droit avec risques de redressements fiscaux, pénalités, voire sanctions.
4. En résumé : tableau comparatif des options
Pour optimiser efficacement la rémunération du dirigeant au sein d’un groupe, il est nécessaire de s’appuyer sur un accompagnement professionnel.
Notre cabinet comptable vous propose un diagnostic personnalisé, adapté à la structure de votre groupe et à vos objectifs personnels. 👉 Nous contacter.
À retenir
Optimiser la rémunération du dirigeant demande de bien comprendre les règles fiscales et sociales.
Chaque option a ses avantages et limites.
L’accompagnement d’un expert-comptable permet de faire les bons choix, de sécuriser la gestion et d’assurer les revenus.